LE GALA 2014 DES ICMA À VARSOVIE
Le 14 avril 2014 par Pierre-Jean Tribot
Concert, La Scène

Varsovie. Philharmonie Nationale. 12-IV-2014. Erwin Schulhoff (1894-1942) : 5 Stücke pour quatuor à cordes et Sonata pour violon solo ; Domenico Scarlatti (1865-1757) : Pastorale ; Walter Gieseking (1895-1956) : Chaconne sur un thème de Scarlatti K.32 ; Franz Schubert (1797-1828) : Variations Diabelli ; Hector Berlioz (1803-1869) : Ouverture du Carnaval Romain, Op.9 ; Johann Sebastian Bach (1865-1750) : Concerto en sol mineur ; Krzysztof Penderecki (né en 1933) : Adagio de la Symphonie n°3 pour quatuor à cordes ; Max Bruch (Romance pour alto et orchestre, Op.85 ; Georges Bizet (1838-1875) : Adagietto sur l'Arlésienne, Suite n°1. Signum Quartett, Joseph Moog, Andrea Bacchetti et Andreas Staier, piano ; Daniel Hope, violon ; Adrien Boisseau, alto ; Holger Schröter-Seebeck, Charles Dutoit, Krzysztof Penderecki, José Maria Florêncio, chefs d'orchestre.

La cérémonie et le concert de gala des International Classical Music Awards 2014 se déroulaient à Varsovie dans le cadre du Festival Beethoven de Pâques, l'un des grands événements culturels de l'Europe centrale. L'orchestre des jeunes de Pologne (Sinfonia Juventus) officiait sur scène pour ce concert spécial, à plus d'un titre, car cette même formation était honorée d'un prix pour son enregistrement intégral des Symphonies de Penderecki sous la direction du compositeur (Dux-également enregistrement de l'année 2013 pour ResMusica).

La première partie de la soirée, consacrée à la musique de chambre, plaçait la barre très haut. Primé dans la catégorie musique de chambre le Signum Quartett transcendait les exigences musicales et techniques des 5 pièces pour quatuor à cordes d'Erwin Schulhoff. Jeune artiste de l'année 2012 et récompensé en 2014 pour un disque Scarlatti, le pianiste Joseph Moog faisait preuve d'une grande palette de couleurs dans Scarlatti et Giesenking. Il passait le relais à Andreas Staier (artiste de l'année) pour une courte mais éclatante interprétation des Variations Diabelli de Franz Schubert. Récipiendaire du prix ICMA du meilleur DVD documentaire, pour son rôle dans la réalisation du film consacré aux musiciens au camp de concentration de Terezín (DGG), le violoniste Daniel Hope rendait également hommage à Erwin Schulhoff en interprétant sa Sonate pour violon seul. Cette partition à la fois radicalement moderne mais aussi folklorisante trouvait en Daniel Hope un défenseur exceptionnel.

Primé d'un prix pour l'ensemble de sa carrière le chef d'orchestre suisse Charles Dutoit, ouvrait la seconde partie avec une lecture énergique et tumultueuse du Carnaval romain d'Hector Berlioz. Cette partition était menée avec la précision que l'on connait au chef suisse et avec la passion qu'il porte à Berlioz. Pianiste italien étonnant par ses relectures de Bach au clavier, Andrea Bacchetti, témoignait, dans le Concerto en sol mineur BWV 1958 de Bach, d'une grande qualité de jeu et de touchers. Jeune artiste de l'année, l'altiste français Adrien Boisseau, sublimait la mélodieuse Romance pour alto et orchestre de Max Bruch. Dans Bach et Bruch, l'orchestre était dirigé par le chef brésilien José Maria Florêncio. Légende vivante de la musique en Pologne Krzysztof Penderecki montait au pupitre pour sublimer son tragique Adagio de sa Symphonie n°3.
En conclusion de cette généreuse soirée, le chef d'orchestre et allemand Holger Schröter-Seebeck, remplaçant François-Xavier Roth parti remplacer Danielle Gatti à Boston, donnait une leçon de style dans l'Adagietto de la Suite n°1 de l'Arlésienne de Bizet. Tout au long de cette seconde partie, on admirait la flexibilité et l'engagement du Sinfonia Juventus dans des styles et sous des baguettes très différentes.


Crédits photographiques : Bruno Fidrych/DR.

resmusica com, 2014-04-14, Le Gala 2014 des ICMA a Varsovie